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Le BIM au service de la gestion de la déconstruction : une expérience pédagogique avec le pavillon belge à l'Expo 2025 Osaka

Rédigé par Justine Theunissen | 11 oct. 2025 03:05:22

À l'Expo 2025 Osaka, le pavillon belge n'est pas seulement une vitrine de la créativité architecturale et de la durabilité, mais aussi une étude de cas vivante pour une éducation innovante. Dans le cadre d'un cours de master à la faculté d'architecture et d'urbanisme de l'université de Mons, les étudiants ont exploré comment la modélisation des informations du bâtiment (BIM) peut contribuer à la déconstruction durable et à l'économie circulaire.

Des déchets de construction à la circularité

Le secteur de la construction produit près de 40 % du total des déchets en Europe, un chiffre qui devrait doubler d'ici 2050. Une grande partie de ces déchets est encore gérée par des méthodes peu rentables, telles que le remblayage. Pour évoluer vers un avenir plus durable, de nouvelles stratégies sont nécessaires afin de réutiliser, recycler et maximiser la valeur des matériaux.

Le BIM offre des solutions en facilitant la collaboration, en intégrant des ensembles de données complexes et en soutenant la prise de décision tout au long du cycle de vie. Le pavillon belge, conçu par Carré 7 en collaboration avec ses partenaires structurels Pirnay et Poly-Tech, a été pensé dans une optique de déconstruction, ce qui en fait un cas d'étude idéal pour permettre aux étudiants de tester des méthodes circulaires dans la pratique.

Approche pédagogique : apprendre par la pratique

Au cours d'un semestre, 62 étudiants en master ont travaillé en six équipes pour appliquer les méthodologies BIM au démantèlement du pavillon. Guidés par un plan d'exécution BIM (BEP), ils ont collaboré à l'aide d'outils tels que Revit, ArchiCAD, BIMcollab et SmartViews. Le processus s'est déroulé en quatre étapes :

Rendre le BIM fiable

Les étudiants ont appris les flux de travail fondamentaux grâce à des exercices tels que BIM Town, qui simulait l'urbanisme avec des règles simplifiées, soulignant l'importance de la fiabilité des données et de la collaboration.

Appliquer le BIM à la circularité

Les équipes se sont organisées en fonction de rôles définis et se sont concentrées sur des questions telles que la classification des matériaux, le potentiel de réutilisation et la valeur économique.

Développement de scénarios

Les étudiants ont exploité le potentiel des méthodologies de modélisation des informations du bâtiment (BIM) et leurs applications pratiques, notamment la caractérisation des éléments de construction, la gestion des propriétés des objets, le filtrage et la visualisation des données, afin de concevoir et de développer des scénarios complets pour la gestion et la réutilisation du bâtiment déconstruit. Ces scénarios s'articulent autour de quatre thèmes clés.

    • Thème 1 : Transport

Comment gérer différents scénarios de pré-exploitation des matériaux déconstruits sur divers sites à l'aide d'une approche basée sur le BIM ?

    • Thème 2 : Phases de déconstruction

Gérer les phases de déconstruction grâce à la qualification des matériaux et des équipements de construction

    • Thème 3 : Déconstruction pour la conception

Gérer la déconstruction à des fins de conception

    • Thème 4 : Démolition à des fins économiques

Gérer la démolition à des fins économiques.

Exploitation économique

L'accent a été mis sur l'exploitation économique : maximiser la valeur marchande des matériaux pour les revendre sur des plateformes de réutilisation. Cette approche soutient l'économie circulaire en réduisant les coûts liés aux déchets, en générant des revenus et en contribuant à la durabilité des matériaux.

L'équipe a identifié les avantages pour les différentes parties prenantes :

    • Architectes : intégrer des matériaux réutilisés dans des projets uniques et respectueux de l'environnement.
    • Artisans : réduction des coûts de production grâce à la réutilisation des composants.
    • Entreprises de construction : intégration de la réutilisation dans leurs pratiques afin de fournir des solutions durables.
    • Particuliers : réduction des frais de rénovation grâce à des matériaux de seconde vie.

Les avantages comprenaient la réduction des coûts de gestion des déchets, de nouvelles sources de revenus, des économies de matériaux et même des incitations fiscales.

Les défis comprenaient des coûts initiaux élevés, une rentabilité incertaine et une demande fluctuante du marché pour les matériaux réutilisés.

Résultats et réflexions

L'expérience a montré comment le BIM peut :

  • Structurer les flux de travail de déconstruction à travers des phases et des SmartViews.
  • Relier les données sur les matériaux aux scénarios de transport, de temps, de conception et économiques.
  • Créer une méthodologie d'aide à la décision qui anticipe la fin de vie dès la phase de conception.

Dans le même temps, elle a révélé certaines limites : la nécessité d'une validation itérative, d'une intégration plus forte avec les non-spécialistes et d'outils plus conviviaux.

Un pavillon comme laboratoire vivant

Le pavillon belge est ainsi devenu plus qu'une structure temporaire. Il est devenu un terrain d'apprentissage pour la conception circulaire. En combinant le BIM et la gestion de la déconstruction, les étudiants ont traduit des concepts abstraits en flux de travail concrets qui pourraient un jour inspirer les pratiques de construction réelles.

Comme l'a souligné le Dr Mohamed-Anis Gallas, qui a dirigé le projet :

« Le travail des étudiants a transformé des concepts abstraits en stratégies tangibles, prouvant que la conception pour la déconstruction est non seulement possible, mais essentielle à la transition durable de notre secteur. »

La participation de la Belgique à l'Expo 2025 Osaka va donc au-delà de la simple présentation de sa culture et de son innovation : elle démontre comment l'éducation, la technologie et la durabilité peuvent converger pour façonner les bâtiments et les sociétés de demain.

Equipe

Le projet a été dirigé par le professeur associé Mohamed-Anis Gallas, en collaboration avec son assistant de recherche Ar. Nawri Khamallah, avec le soutien du Laboratoire des théories et pratiques numériques en architecture de la Faculté d'architecture et d'urbanisme de l'Université de Mons. Plus important encore, cette initiative a vu le jour grâce au dévouement et à la créativité des étudiants en master, dont le travail collaboratif a transformé des idées théoriques en scénarios pratiques pour une gestion durable de la déconstruction :

BIMBurton

Blairon Yann
Pourbaix Hugo
Willem Victor
Dabouz Ka'ina
Dudkowiak Tristan
Segers Coralie
Donatiello Di Stefano Tao
Trannois Rémy
Beyls Kloé
Miloud Daouadji Mohammed

BIMPossible

Morimont Cerise
Siringo Luna
Nidriche Pierre
Urbain Daphnée
de Landsheer Alyster
Vigani Alessio
Rugeri Lucas
Vinet Théo
Parisse Sophie
Dormont Audric

BIM Gees

Navez Vanina
Chaté Lisa
Toupin Théo
Mancuso Titiana
Sénépart Inès
Mac Callum Robin
Leclercq Florine
Di Noi Sacha
Foszcz Brice
Huet Morgane

SaBIM et partenaires

Mainfroid Alexandra
Osteaux Florian
Dumeunier Julien
Vullo Dimitri
Fotinis Orania
Bauwens Arnaud
Leroy Noé
Bruccoleri Valentino
Sacco Fiona

3 BIMension

Cordisco Luca
Renoirt Lyncée
Vanhoutvinck Maëlle
Dagli Miyase
Coche Louise
Alno Luna
Divinti Aleandro
Dufrane Enora
Odon Ludivine

et

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Derijcke Thomas
Méaux Benjamin
Piscart Sascha
Gouvart Mathias
Becue Margaux
Demoulin Eléonore
De Baerdemaeker Sofie
Tran Thanh Vi
Dorpel Quentin
Troucas Sharon